LES EXPATS, TROISIEME PARTIE

Ruisselant de sueur, je passai un dernier coup de serpillère sur le balcon du dernier étage. Ca me parut correct. Pause clope! Je m’assied sur la chaise en plastique et sortis une Cambo de ma poche trempée.

Il devait être 16h. Depuis ce matin, je nettoyais toute la tour. La cuisine, le salon, les 6 chambres, le rooftop…Encore un cycle qui s’achève, encore un déménagement! Pensif, je passai ma main sur mon crâne désormais amputé de ses attributs capillaires.

Depuis qu’un Canadien m’avait enseigné la manière de transformer ses cheveux sans grand effort- fallait juste arrêter le shampoing, j’avais gardé mes dreadlocks pendant près de 5 ans.

Un beau matin je m’étais posé devant un miroir. Putain quelle tronche! Je contemplai longuement ce nid de serpents qui ornait ma tête, ces filaments auburn qui pendouillaient sur mon front et ma nuque.

Assez!

Pris d’une impulsion soudaine, je fonçai chez le coiffeur.

C’était l’un des rares plaisirs que je m’offrais. Une séance chez le barbier. Les Khmers était toujours souriants en me voyant demander un rasage total. Leurs yeux s’écarquillèrent quand je leur mimai des ciseaux sur mes cheveux. Cérémonieusement, ils m’installent sur le fauteuil rembourré. 3,4 autres sont autour, smartphone à la main, prêts à filmer ma déchéance…